Christophe Andréani est un digne représentant d’une chanson à texte populaire et accessible. D’un œil perçant et tendre, il dresse de petits tableaux poétiques sur nos vies comme dans la chanson « Les deux vélos ». Véritable Edward Hopper de la chanson française mais avec une touche de Sempé pour le cynisme, la fausse naïveté, l’humour en pointillés derrière les fils barbelés de nos solitudes, avec poésie, sans jugement et avec une aisance toute picturale, je le définis comme tel, intemporel.
Cette exigence d’écriture, de regard, Christophe la nourrit et l’entretient depuis une dizaine d’années en participant à des ateliers d’écriture de chanson ; d’abord passé entre les mains d’Allain Leprest qui a sans doute nourri son paysage métaphorique et a fait sortir le petit diable de sa boîte en faisant fleurir des « arcs-en-cieux, des carnavaux… » puis par les mains de Claude Lemesle grand auteur populaire, aussi bon technicien de la langue, qu’historien de notre patrimoine artistique qu’homme de cœur, dans une perpétuelle quête de transmission.
Pour avoir suivi Christophe depuis ses débuts, Leprest et Lemesle sont comme deux totems indissociables dans son parcours, des pères.

Frédéric Perriot